150€ par mois et par personne sur la carte vitale… Explications !

“Une carte vitale de l’alimentation donne accès à des produits conventionnés pour un montant de 150€/mois et par personne.”

Socle commun du collectif.

D’où vient ce montant ?

La somme de 150€ par mois et par personne ne sort pas de nulle part. Pour compléter notre position, nous parlons d’un montant indexé sur les prix de la consommation alimentaire sans recherche de labels spécifiques, et avant l’inflation liée à la guerre en Ukraine. Et donc bien sur indexé sur l’augmentation du budget qui sera nécessaire dans le cas, fortement probable, où les caisses de Sécurité sociale de l’alimentation décideraient de mettre des critères écologiques et sociaux sur les produits conventionnés.

150€ par mois, c’est un montant sur lequel nous nous sommes accordés pour dire qu’en dessous de celui-ci, il ne pouvait pas être possible de parler d’assurer le droit à l’alimentation. Nous sommes aussi d’accord pour dire qu’environ 200€ correspondrait à une consommation plus agréable, 150€ obligeant à faire tout de même très attention et laissant peu de place à des produits plaisirs. Ce chiffre est corroboré de deux façons.

D’une part, empiriquement : plusieurs organisations qui accueillent des personnes en situation de précarité et qui, ne faisant pas ou plus d’aides alimentaires, ont mis en place des chèques alimentaires pour permettre aux personnes d’être autonomes, sont parties sur ce montant là, où celui, similaire, de 5€ par jour et par personne. L’expérience notamment du palais de la Femme à paris, qui a mis en place des cuisines à disposition pour les personnes hébergées et ce type de chèque, a eu des retours très positifs auprès des personnes hébergées, qui préfèrent ce système à la cantine préexistante.

Deuxièmement, ce chiffre convient aussi aux travaux de recherche. Nicole Darmont, nutritionniste, a démontré qu’on ne pouvait avoir une alimentation équilibrée en dessous de 120€ par mois et par personne. Sachant que le droit à l’alimentation comprend l’accès à une alimentation bonne pour le corps donc notamment équilibrée, mais pas uniquement – il s’agit aussi d’assurer les fonctions plaisir, sociales et culturelles de l’alimentation – il est impensable de baser un mécanisme se revendiquant du droit à l’alimentation sur ce montant là. Ainsi, les 30€ supplémentaires nous semblent un minimum pour permettre d’assurer les quatres fonctions de l’alimentation.

Ce montant de 150€, indexé sur toute inflation par rapport aux prix alimentaires de début 2021 et toute augmentation du budget alimentaire liée aux critères de conventionnement posés par les caisses de Sécurité sociale de l’alimentation est ainsi proposé comme un minimum non négociable et indexé pour parler de droit à l’alimentation.

Pourquoi l’image d’une carte vitale ?

Utilisée depuis le départ et présente dans notre logo, l’image de la carte vitale sert à figurer ce que pourrait être une Sécurité sociale de l’alimentation. Ce n’est pas une prise de position du collectif en faveur des cartes à puces ! Nous savons qu’il est possible de mettre en place un fonctionnement numérique protégeant la création de données sur les consommation des personnes, le choix du support devra se faire par la suite.

Nous utilisons cette image pour illustrer le principe d’universalité car nous pensons qu’il est important pour l’appropriation du projet de pouvoir rendre concret et le plus précis possible le fonctionnement, à l’inverse de l’image des chèques alimentaires, aujourd’hui pensés pour les plus démunis. Est-ce que des chèques spécifiques verront le jour, est-ce qu’une carte vitale santé et alimentation sera créée, ou une monnaie marquée spécifique à l’alimentation ? Tout est permis.