Vers une Sécurité Sociale de l’Alimentation à Dieulefit et alentours

Initiative locale vers une SSA
Organisation d'un marché en vente directe avec possibilité de prix différencié
  • Structure porteuse : Multiples - initiative et groupe local de réflexion vers une SSA
  • Territoire d’expérimentation : Dieulefit et communauté de communes alentours
  • Contact :

    site web : https://notre-caisse-alim.org/ ;  adresse mail : caisse.alimentaire.ccdb@mailo.com

  • Partenaires :

    Partenaires opérationnels et institutionnels :

    Des nouveaux producteurs et transformateurs se sont associés à la démarche à partir de mai 2023, Ils sont passés de 6 en 2022 à 16 en 2023. Malgré la mise en pause du marché du lavoir en 2024 ils sont toujours 9 à poursuivre le système des 3 prix. .
    La solution technique (l’application numérique) retenue pour la nouvelle caisse permettra d’automatiser en grande partie la gestion comptable, ce qui rendra possible l’élargissement de l’expérimentation plus largement sur le territoire. Nous travaillons avec 2 magasins (magasin bio et magasin de producteurs) qui vont nous rejoindre sur la phase 2 du projet en 2024. Le travail de conventionnement d’autres points de vente reprendra une fois que le CLA aura statué sur les critères de conventionnement en 2025, nous permettant d’atteindre au minimum notre objectif de 20 points de vente associés. Nos partenaires initiaux du territoire sont toujours à nos côtés : Mairie de Dieulefit, Radiolà (radio locale qui partage ses locaux et qui se fait l’écho de notre démarche : Lien avec émission La main à la PAT #8 : rencontre avec Caroline Dumas ; Engagements et défis pour une alimentation plus locale au pays de Dieulefit Bourdeaux )
    Nous entretenons des partenariats et en avons développé de nouveaux : Le Lien 26 (espace de vie sociale qui agit sur le territoire de la Communauté de communes) et qui organise des événements sur la question de l’alimentation (droits et accès à l’alimentation de qualité), Les restos du coeur (organisation d’événements commun : cantine populaire), Lokavaluto qui a pour principe de créer du commun numérique et qui développe avec nous l’application numérique, et qui nous forme et nous fournit des outils numériques pour lesquels nous sommes en cours d’appropriation (espace de travail, de stockage, site internet, lettre d’info…), Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée avec qui un partenariat à moyen terme est discuté (prestation…). En plus d’une coopération depuis plus de 2 ans avec la communauté de communes, nous intégrons le PAT 2 (Projet Alimentaire Territorial) qu’elle pilote. Cette intégration sera source de cofinancement de nos actions.
    Partenaires financiers et de recherche :
    Les financements que nous recherchons actuellement sont dédiés aux moyens nécessaires au développement de la caisse et à l’animation de la démocratie alimentaire. Notre objectif est d’atteindre un nombre seuil de cotisants pour que les coûts de fonctionnement de la caisse, une fois qu’elle sera en place, puissent être financés par l’enveloppe des cotisations. Nous poursuivons la recherche de financements pour quelques années le temps d’arriver à cet équilibre souhaité. Concernant la caisse, en sus de l’enveloppe des cotisations, notre modèle économique visé inclut des contributions d’entreprise (comme les tickets resto) et des subventions d’organismes sociaux (CAF, CCAS, MSA). Alors que nous avions monté un dossier solide avec des partenaires de recherche (Sabine Girard de l’INRAE et le projet TRAACT “TRansitions des systèmes Agricoles et alimentaires : Accompagnement, expérimentation, Capitalisation dans les Territoires”), notre demande de financement par le Fonds pour une Aide alimentaire Durable – appel à projet Mieux manger pour tous, a été refusée (au motif d’un trop grand nombre de demandes dans notre Région Auvergne-Rhône Alpes). Dommage car nous avions demandé 280 000€ et espérions ainsi pouvoir – entre autres – sécuriser 2 postes sur les 3 prochaines années à venir pour assurer le développement de la caisse, et financer la recherche participative que nous
    avions imaginée.
    Nous avons obtenu une réponse positive de la Fondation Léa Nature pour un renouvellement : 6000€ (appel à projet Transition Alimentaire), et du Département de la Drôme : 30 000€ (appel à projet Pour une alimentation solidaire et émancipatrice). Nous sommes en train de candidater auprès de Lea Nature pour 2025. En 2024, nous avons commencé à échanger avec la MSA et obtenu un premier financement de 4000€ préfigurant la suite d’une coopération financière en 2025 (14 000€ minimum) et opérationnelle pour soutenir les agriculteurs en difficulté suivi par la MSA, qui pourraient être à la fois producteurs conventionnés et cotisants petit budget de la caisse. Enfin, nous avons rendez-vous début 2024 avec un chargé de mission Alimentation, Emploi, Economie Insertion du Conseil Départemental pour développer les relations avec les entreprises qui souhaitent agir sur les questions alimentaires dans le cadre de leur politique RSE.
    Nous avons des rdv planifiés avec le CCAS et la CAF d’ici fin 2024, ces partenaires pouvant être intéressés pour participer à l’équilibre financier de la caisse au vu de leur mission.

    Mutualisation au sein du réseau pour une SSA
    Nous sommes toujours actifs au sein du réseau – collectif national Pour une SSA dont nous avons accueilli les rencontres sur 4 jours en octobre 2023 avec 70 personnes représentantes des diverses initiatives locales et des organisations nationales. Des bénévoles de notre collectif s’investissent dans le fonctionnement du réseau national.​ Nous travaillons en partenariat avec certaines initiatives (Gironde, Montpellier) pour mutualiser le développement des solutions et outils techniques de transfert monétaire (paiement des cotisations, versement des allocations, paiement dans les points de vente). Nous sommes en discussion pour valoriser nos contributions en travail à la réflexion mutualisée et bénéficier en retour des financements que ces autres initiatives ont obtenu
    pour financer les développements, à n’avoir à notre charge que le financement de la maintenance des outils et de la gestion financière de la caisse. Dans la perspective d’apprendre en faisant, et de contribuer à construire des communs, nous cherchons à développer des relations de partenariats avec les prestataires techniques plutôt que de prestation.
    Enfin, nous avons rejoint Carav’alim qui regroupe des organisations qui militent pour le droit à l’alimentation, ainsi que le réseau Intercaisse qui regroupe des expérimentations de caisses de l’alimentation pour de l’échange de la pratique.

  • Adresse : 26220 Dieulefit, France Auvergne-Rhône-Alpes

Description des activités

Une expérimentation de démocratie alimentaire pour transformer le système agro-industriel

Notre Caisse Alim’ est la deuxième expérimentation de caisse mutualisée de l’alimentation conduite par l’initiative Vers une Sécurité Sociale de l’Alimentation. Un bilan en sera fait à l’issue de la première année (mars 2026) afin d’évaluer ensemble ce qui a marché ou pas, et comment faire évoluer cette aventure citoyenne pour la suite. Elle vise à s’étendre sur tout le bassin de vie la Communauté de Commune de Dieulefit Bourdeaux (CCDB).

En 2025, notre deuxième caisse fonctionne sur la base de cotisations (chaque personne cotise selon ses moyens) avec un système d’allocation.

En pratique

Pour cette première année de lancement de caisse, vous pouvez acheter des produits frais et transformés. Les produits conventionnés sont bio et locaux.

Le Conseil Local de l’Alimentation a décidé de commencer cette expérimentation en s’appuyant sur la compétence des labels ou mention bio (AB et Nature & Progrès) pour assurer que les produits répondent à des critères de respect de l’environnement et de bien être animal. Un objectif à moyen terme est de conventionner aussi des productions locales non labellisées mais qui sont également issues de pratiques paysannes agroécologiques. Cela se fera quand nous aurons plus de ressources humaines pour rendre possible cette volonté !

Les produits non-alimentaires et l’alcool ne sont pas conventionnés.

Dans certains points de vente, tous les produits ne sont pas conventionnés. Des gommettes répartis sur les produits conventionnés vous permettront de séparer les produits conventionnés des autres. Vous payerez alors en 2 fois : avec votre Compte Alim’ d’une part, et avec votre moyen de paiement habituel d’autre part.

Historique du projet

L’initiative a été impulsée par la rencontre entre une élue, déléguée à l’alimentation depuis juillet 2020 à Dieulefit, au sein d’une liste citoyenne pour la transition sociale et écologique, majoritaire et un maraîcher installé sur la commune avec le soutien de la mairie. Leurs intérêts croisés pour le travail de Bernard Friot et l’histoire de la Sécu, une envie de porter un projet transverse de démocratie alimentaire, une envie d’expérimenter à l’échelle d’un territoire une initiative autour de la résilience alimentaires, sortir des marchés de niche etc,  les a amené à impulser une initiative vers une Sécurité sociale de l’alimentation.

Ils ont par ailleurs rencontré plusieurs membres du Collectif national pour une SSA et ont été accompagnés par un économiste membre de l’association Les Greniers d’Abondance

Les personnes à l’initiative du projet ont mis en place un marché de vente avec un système de prix différenciés. Le marché était localisé dans un ancien lavoir désaffecté au cœur d’un quartier avec une population mixte. L’excédent ou le déficit du marché n’était pas à la charge du maraîcher mais était géré par un coffre physique, la caisse alimentaire, qui devait permettre de pérenniser le dispositif au fil du temps.

Les clients pouvaient payer soit au prix que le maraîcher estime comme couvrant ses coûts de production et un revenu décent, soit à un prix accessible (-30%), soit à un prix solidaire (+30%). Chaque client était libre de choisir son prix en conscience et sans justificatif.
Nous avons développé ce principe dans différents points de vente du territoire: marché du Lavoir, rue des Reymonds à Dieulefit, marché estival de Pont de Barret, Fournil des Comètes au Poët Laval. La caisse de solidarité était mutualisée. C’est à dire que si à un endroit il y avait une plus forte demande de prix accessibles, la rémunération des producteurs pouvait être assurée par les excédents d’un autre point de vente dont le public a davantage de moyens et choisit les prix solidaires.

Par ailleurs, ce système de caisse de l’alimentation a été réfléchi dans une quadruple dynamique:
Pour sensibiliser et mobiliser la population via des outils d’éducation populaire
Pour fédérer les acteurs locaux de l’alimentation autour de la SSA pour développer des projets communs
Projet de recherche POPSU territoire sur la résilience alimentaire pour déboucher sur la co-construction d’une stratégie de résilience alimentaire.
Définition en cours d’une politique publique d’équipement : projet de mutualisation d’une cuisine centrale pour les repas distribués en cantine scolaire et en cantine populaire ou encore en livraison (avec système solidarité prix, etc.), unité de transformation mutualisée, etc.

Perspectives envisagées

Ressources humaines impliquées dans l’action (effectif, compétences, travail
collectif, implication…)
-​ Suite au départ de notre premier salarié (embauché à mi-temps en février 2023 : il n’a pas désiré poursuivre à la fin de son CDD de 9 mois car il s’installe en élevage ovin sur la commune, nous avons recruté une chargée de mission à temps partiel (60%) en CDD de 1 an pour la création de la nouvelle caisse (phase 2 de l’expérimentation), poste que nous avons pu ouvrir grâce à la subvention Carasso.
L’animation du CLA a mobilisé la majorité de son temps. Son contrat est renouvelé en CDI à 50% en octobre.
– En avril 2024, un stagiaire d’AgroParisTech nous a rejoint à temps plein pour 6 mois. Il a progressivement repris des missions de coordination, qu’il continue depuis début octobre comme salarié (CDD à 60%).
– En mai 2024, un salarié (CDD à mi-temps) nous rejoint pour s’occuper du développement technique de Notre Caisse Alim’.

Les salariés se réunissent chaque semaine entre eux pour des réunions d’équipe. Laprofessionnalisation de certaines tâches allège la charge de travail bénévole. Nous sommes attentifs à ce que l’initiative avance de façon collective, ce qui peut parfois poser quelques difficultés puisque les bénévoles qui ne peuvent pas avancer tous au même rythme, ni au même rythme que les salariés. Le copil (qui se réunit tous les 10 jours) permet de prendre collectivement les décisions stratégiques et opérationnelles qui orientent l’action des salariés, et celle des différents groupes de travail. L’accueil des nouveaux membres reste un défi. Le CLA a permis à des personnes motivées de s’impliquer régulièrement dans l’initiative, tout en montant en compétence. Des appels à participation (par mail) permettent aux personnes potentiellement investies d’être tenues informées des besoins. 3 personnes régulièrement impliquées (hors CLA) se sont vues proposer de participer au copil, un renouvellement bienvenue puisque plusieurs personnes autrefois très impliquées ont réduit leur engagement à la SSA (reprise d’une activité professionnelle…). La salariée investie sur l’animation du CLA pourra s’investir davantage dans la mobilisation citoyenne une fois que Notre Caisse Alim’ sera lancée (le CLA ne se réunira alors qu’une seule fois par mois). L’animatrice du Lien 26 qui consacrait du temps salarié à la SSA est en arrêt maladie depuis plusieurs mois. Le renouvellement du CLA et l’ouverture des cotisations permettra sans doute de mobiliser de nouveaux bénévoles.

Moyens matériels
Nous nous sommes dotés de vaisselle, de petit équipement de cuisine et de jeux pour enfants pour les CLA. Pour le reste, nous travaillons avec le matériel des bénévoles et des salariés. Nous avons signé une convention avec le Lien 26 pour pouvoir utiliser leur local pour des réunions et stocker du matériel. La première salariée habitant loin de Dieulefit (1h), nous lui louons un espace de coworking près de chez elle. Nous n’avons pas de matériels informatiques ou d’animation propre.​

Travail de collaboration avec les partenaires :
Cela fonctionne bien. Nous avons le sentiment d’avoir tissé des liens de confiance avec les différents partenaires.
-​ Les liens avec la communauté de communes (CCDB) pourraient être renforcés, même si nous échangeons régulièrement avec la chargée de mission agriculture et le chargé de mission PAT Projet Alimentation Territorial. Nous sommes désormais partie prenante du PAT 2, bien que la synergie concrètement reste encore à construire. L’arrêt du marché du lavoir semble avoir suscité de l’incompréhension et des doutes quant à notre capacité à être à la hauteur de nos ambitions, bien qu’on ait souvent expliqué les raisons de cet arrêt et tenté de rendre visible le travail de fond important nécessaire au lancement de Notre Caisse Alim’ et dont les résultats ne sont pas immédiatement tangibles. Le marché du lavoir est devenu comme un symbole de notre action sur le territoire, et le relancer si c’est possible en 2025 contribuerait sans doute à revaloriser notre image notamment auprès de la CCDB.
-​ En ce qui concerne les associations liées aux publics fragiles (CCAS, Resto du cœur, Epicerie solidaire, Soutien et Partage) nous souhaitons poursuivre et renforcer les liens en particulier dans la phase d’expérimentation de la mise en place de la cotisation et des allocations.
-​ Des perspectives de partenariat intéressantes sont discutées avec Territoire Zéro Chômeur. Etant donné que leur EBE ne commencera que début 2025, de même que Notre Caisse Alim’, nous attendons courant 2025 pour voir comment ce partenariat pourrait évoluer.

A propos de la structure porteuse

Groupe de travail constitué d’un maraîcher (membre de la Conf’26), d’élu·es de la mairie de Dieulefit, du CCAS et de l’interco, d’un chercheur (Les Greniers d’Abondance), d’acteurs locaux de l’alimentation (magasin bio et magasin de producteur), de membres d’associations (Villages en transition, Amis de la terre 26), de citoyen·nes et de candidat.es à l’installation.